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La psychanalyse a largement répandu l'idée que l'inconscient est synonyme de "refoulements" et de "désirs inavouables"
Les travaux de Milton Erickson (1901–1980) puis de François Roustang (1923–2016)
rompent avec l’hypnose directive classique pour privilégier une approche souple, respectueuse et indirecte. Ils vont également poser que notre inconscient puisse être le réservoir de nos expériences passées et de nos ressources, le responsable des processus qui échappent à la conscience et le gardien de qui nous sommes profondément. On peut voir ici une passerelle avec la conception de Jung de l'inconscient notamment collectif.​
Milton H. Erickson constate que « chacun possède en lui-même les ressources nécessaires à sa guérison d'abord psychique ». Les principes clés qu'il défend sont les suivants :
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Mise en état modifié de conscience (EMC) léger, naturel.
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Utilisation du langage permissif, métaphorique, suggestif.
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L’hypnothérapeute est un accompagnateur du changement.
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On ne cherche pas à « imposer » une solution, mais à aider la personne à mobiliser ses propres ressources inconscientes
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​Pour François Roustang, il s'agit de sortir de la volonté pour laisser agir la vie, se centrer sur le lâcher-prise, le mouvement de la vie, la présence au corps et au monde. « Il ne s'agit pas de comprendre mais de se laisser transformer" dit-il.
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Sa vision :
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L’important n’est pas de « savoir ce qu’on veut », mais de se décaler de soi-même pour laisser émerger un autre rapport au monde.
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L’hypnose devient un espace de disponibilité à l’imprévisible, au-delà du langage, du raisonnement et du contrôle.
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L’individu ne change pas par effort, mais par déplacement : changer d’état, pas d’idée.
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Utilité pour le coaching de personnes, d’équipes, d’organisations
Dépasser les blocages rationnels
Quand une équipe ou un individu « sait » ce qu’il devrait faire mais n’arrive pas à le faire, l’hypnose (ou ses principes) permet d’accéder à des niveaux plus profonds de motivation, souvent inaccessibles par le simple dialogue logique.
Par exemple : accompagner un dirigeant qui tourne en rond dans une problématique en l’aidant à « faire silence », à sentir, à rêver, plutôt qu’à rationaliser davantage.
Mobiliser les ressources inconscientes
En coaching, comme en hypnose éricksonienne, on ne cherche pas à apporter des solutions toutes faites, mais à aider la personne ou l’équipe à activer ses propres solutions en s’appuyant sur son histoire, son imaginaire, ses savoirs implicites.
Cela favorise des transformations plus profondes, durables, organiques.
Encourager un rapport plus fluide au changement
Avec Roustang, le coach peut introduire une approche plus incarnée, moins volontariste, qui invite à accueillir le changement comme un mouvement naturel.
Utile dans les situations de surcontrôle, d’épuisement, ou face à des résistances au changement.